Lettre mensuelle Juillet 2010

Bienvenue à la Clinique de l'Alma

L'événement du mois, pour moi, et toute la famille, c'est mon opération. On m'a enlevé un kyste ovarien de 5 cm qui est apparu après la naissance de Joseph et qu'il fallait enlever au plus vite par cœlioscopie avant qu'il ne soit trop grand et avant que le petit frère ou la petite soeur de Joseph ne pointe son nez ! (petite précision : cela n'a rien à voir avec le kyste ovarien que j'avais eu avant ma naissance).
Qu'en dire ? (beaucoup) Posons le décor, je me suis faite opérer le lundi 14 juin à la clinique de l'Alma dans le VIIème arrondissement à Paris, rue de l'université, juste à côté du musée du quay Branly, pour ceux qui connaissent. C'est un établissement dont le nom peut paraître rêveur mais je ne le recommande pas. J'avais demandé une chambre individuelle et grande est ma déception car il n'y en a plus de disponible, donc il n'y a pas le choix, c'est chambre double (mais pas de souci sur ce sujet). Ensuite une aide-soignante m'accueille à l'étage de façon pas très aimable. J'arrive dans cette chambre dans laquelle aucun travaux n'a été fait depuis 30 ans et on me dit que c'est une douche commune à l'étage pour toutes les chambres. Cela met dans l'ambiance.
Puis ce fut l'heure de l'opération, c'est mon obstétricien de la maternité Sainte Félicité qui m'a opéré. Avant le bloc, une intérimaire m'a posé la perf pour l'anesthésie et je sentais qu'elle était mal posée. Alors arrivée au bloc, j'en parle à la première personne que je vois, et sa seule réponse a été : "médicaments... a médicaments" avec l'accent asiatique. J'ai su plus tard que c'était une stagiaire vietnamienne qui n'aurait pas pu beaucoup m'aider. Ensuite, arrive l'anesthésiste et l'infirmière et encore une fois, je les préviens. Cela ne les freine pas, ils injectent le produit anesthésiant et j'ai beau leur dire que j'ai très mal au bras, ils continuent. Au bout de quelques minutes, je n'étais toujours pas endormie alors ils m'ont mis le masque ; je ne me souviens ensuite que de la phase réveil.
En salle de réveil, je me rends compte que la perf a été déplacée sur mon bras ! Et grosse surprise, je ne sens plus mon bras gauche mais comme je suis encore complètement endormie, je ne m'en rend pas trop compte. Benoît vient me rendre visite le soir dans ma chambre mais malheureusement pour lui, le sommeil m'appelait.
Le lendemain matin, mon bras gauche est bel et bien immobilisé, j'ai eu ce qui s'appelle une veinite, une inflammation de la veine. Je ne peux rien faire avec ce bras mis à part bouger mes doigts, c'est assez inquiétant. Le seul remède qu'ils ont pour moi, ce sont des compresses alcoolisées. Mon amie Michèle de la chorale me rend visite avec de la lecture et du chocolat pour essayer de me faire oublier mes soucis. Le moral n'est pas trop là.
L'anesthésiste vient me voir et il y aurait bien une crème qui pourrait arranger l'affaire mais ils ne l'ont pas en réserve donc ils laissent tomber. Mais moi, pendant ce temps, j'avais bien mal et la peur d'avoir mal comme ça encore longtemps, tout ça à cause d'une erreur médicale. Alors j'ai employé les grands moyens, j'ai appelé mon médecin qui a appelé l'anesthésiste pour me faire une ordonnance. Aussitôt dit aussitôt fait, l'ordonnance est arrivée dans ma chambre, maintenant, il fallait qu'un coursier se pointe pour aller à la pharmacie et comme par hasard Thomas m'a juste rendu visite, donc c'est lui qui s'est chargé de cette mission. Ensuite, Albane et Benoît sont arrivés, je leur raconte ma journée qui ne s'est pas très passée et au départ de Benoît, je me transforme en "fontaine". Les coups de téléphone de mes parents, Anne et Denise de la chorale m'ont permis de me changer les idées.
Rien ne va dans cette clinique, ils n'ont pas les médicaments nécessaires en réserve, mon téléphone fixe ne marche pas, il ne donne pas de bouteille d'eau, ni de pichet, ....
Par contre, concernant, mon ventre, j'ai mal aux cicatrices mais l'opération s'est bien passée bien qu'elle ait durée 2h15. Ce n'est pas trop le sujet préoccupant.
Le mercredi matin, je n'attends qu'une seule chose : pouvoir rentrer chez moi, même si j'étais triste à l'idée de revoir Joseph et de ne pas pouvoir le prendre dans mes bras (vu que je n'en avais plus qu'un).
Toujours à la clinique le mercredi matin, on me réveille à 6h pour prendre ma température mais le petit déjeuner n'est arrivé qu'à 9h. Et là, l'aide soignante qui m'a apporté le petit déjeuner m'a réclamé un bonjour, c'était de trop, "la fontaine" s'est de nouveau mise en place. Après la visite du médecin (qui m'a envoyé dans cette clinique et que j'ai obligé à visiter les lieux avant qu'il m'osculte), on me dit que je peux rentrer chez moi. Je rejoins le bureau des paiements de la clinique et je laisse un mot à l'anesthésiste avec mes coordonnées en expliquant que je ne pense pas qu'il mérite le dépassement d'honoraires réclamé, ce non-paiement compense le fait que je n'allais pas avoir de bras pendant 5 jours et qu'à mon retour à la maison, je ne pourrai prendre dans mes bras mon bébé de 6 mois. Il ne m'a jamais rappelé et n'a jamais rien réclamé !
Donc le retour à la maison n'a pas été évident, je marchais pliée en deux mais heureusement Michèle m'a ramené dans sa Smart, Benoît m'avait même préparé un plat pour le midi et encore mieux je portais mon sweat Abercombie. Vers 17h, la nounou passe rue Nélaton pour me montrer Joseph que je n'avais pas vu depuis 3 jours. C'était dur, tout mouvement est calculé et puis voir Joseph, si proche mais ne rien pouvoir faire pour lui. Les deux soirs où j'étais à la clinique, il a eu des baby-sitter de choc : Albane et Katharina qui ont permis à Benoît de me faire un petit coucou.
Le jeudi, je poste mon arrêt de travail dans la boîte aux lettres au bout de la rue, je marche toujours pliée en deux et c'est très difficile, 30 minutes pour faire cette marche qui prend 6 minutes normalement.
Vendredi, victoire, je commence à retrouver mon bras, j'arrive à sortir Joseph de son lit en le prenant à bout de bras , il ne manquerait plus qu'il touche mes cicatrices... Et puis, tout se remet en place tout doucement, je réapprends la marche grâce à mon déambulateur MacLaren, je dors beaucoup en journée et au cours de la nuit (comme ils m'ont mis une double dose d'anesthésiant, j'ai besoin de beaucoup dormir), je réapprends à m'occuper de Joseph en le portant au début comme un colis, pour que petit à petit, j'arrive même à lui faire son bain.
Ce n'est que le lundi suivant que je retrouve complètement mon bras.
Jeudi 24 juin, la soeur de Benoît était de passage à Paris alors nous avons kidnappé Joseph à la nounou pour l'après-midi. Nous sommes mêmes allés jusqu'à Boulogne voir Philippe et Gwenaëlle et leurs enfants. A la sortie de l'école, Joseph a eu le droit de goûter au parc, compote donnée par sa cousine Camille.

Le dernier samedi du mois, François, Claire et Martin, venus d'Annecy sont venus nous rendre visite. Pap, Mam et Anne sont venus de Rennes pour voir les petits cousins, du coup des retrouvailles familiales se sont organisées chez nous. Martin a bien grandi le petit cousin, Martin et Joseph se faisaient des sourires et échangeaient des areuh. Nous avons passé une très bonne journée au cours de laquelle, je ne me suis pas beaucoup levé de ma chaise, la veille, on m'avait enlevé les fils. C'était juste avant qu'on parte pour Saint Malo.

Dans la rubrique progrès de Joseph, il y a le fait qu'il boive son biberon tout seul et il essaye de faire du quatre pattes. Pour le quatre pattes, il n'y arrive pour le moment pas trop, c'est plus "opération commando", sans trop réussir à avancer et en chouinant à la fin car il se rend compte qu'il n'y arrivera pas tout seul.

Plusieurs concerts avec le choeur de Fresnes (avec qui nous partageons notre chef de choeur) ont rythmé nos soirées. Nous chantions le Deutsches Requiem de Brahms avec orchestre. Nous n'avons pas participé à celui de Fresnes pour cause de clinique, mais nous avons bien profité des autres, bien au chaud sous nos noeuds papillon... Nous avons eu un franc succès à Saint Roch, et quelques amis le vendredi soir.

Le 12 juin, nous avions un week-end chargé... Visite de l'appartement de Guillaume et Ka Man à Courbevoie le midi avec Fabien et Charlotte. Nous avons d'ailleurs très bien mangé. Puis visite de la maison d'Alexis à Argenteuil, qui fait ses travaux avec une bière dans la main devant la télé ! Enfin, retour à Paris pour un concert à l'opéra Bastille. Joseph est gardé par Denise et son mari pendant ce temps.

Le week-end suivant, nous sommes allés au déjeuner des Familles de Saint Léon. Nous ne connaissions pas grand monde, mais nous avons pu apprécier les talents de cuisinière de certaines ! Puis Titou et Hélène sont venues avec Myriâm, Basile et Emma pour voir notre Joseph devenu blondinet !

Enfin, nous avons profité de la fin de mes RTT et du congé maladie de Marie pour prendre le frais à Saint Malo ! Joseph était aux anges sur le sable et nous nous sommes régalés de crêpes et de kouign aman. Nous avons pris le bateau pour aller à Dinard, ce qui a permis à Joseph de gagner son diplôme du corsaire pour son premier voyage en bateau.
Nous avons également visité une maison de corsaire avec un guide très intéressant, ainsi que le musée de l'histoire de Saint Malo. Face au château dans lequel se trouve ce musée, la brasserie La Licorne dans laquelle Daphné, la cousine de Marie, est serveuse. Elle nous a servi un menu crêpes, pendant que Joseph essayait de piquer le panama de sa maman.Nous avons même rencontré une amie de Marie : Anne-Laure par hasard et nous lui avons conseillé d'aller au "café du coin d'en bas de la rue de la ville d'en face du port".

Marie et Benoît

Joseph et Maman à Dinard



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